
C'est le dernier grand concert de Jimi, qui se déroule
à peine 2 semaines avant sa mort. Suite à
une tournée européenne très fatigante,
Jimi repasse part l'Angleterre pour faire un show devant
le public qui a fait de lui une star. 2 jours plus tôt,
Jimi a fêté dignement l'ouverture de SON
studio, après tant de retard, l'Electric
Lady à New York. Si on ajoute à sa
le voyage et le décalage horaire, on imagine
dans quel état il se trouve... et le spectacle
n'est sans doute pas celui auquel on pouvait s'attendre.
Le Festival de l'Isle de Wight essaye de reproduire
le mythique Woodstock en
regroupant des groupes comme The Who, The Doors, Free,
Emerson, Lake & Palmer et Miles Davis, mais on s'aperçoit
très vite que la magie a disparu. De grandes
barrières entourent ce concert payant, des vigiles
avec des chiens patrouillent autour. Le mouvement hippie
se disperse, vole en fumée... Il y'a dans l'air
comme un signe de "désastre annoncé".
Pourtant de grandes stars sont présentes, mais
personne n'a l'énergie et la fraicheur, ils n' ont
pas le coeur à ça... trop d'alcool de
sexe de drogue... Sur scène, on croit revivre
un Woodstock, mais c'est
une pâle copie...
Le son, la disto est vraiment pourrie et jimi doit se
"battre" plusieurs fois pour avoir quelque
chose de potable.
Jimi a vraiment l'air ailleurs, il est passablement
défoncé... d'ailleurs après 3 chansons,
il s'excuse et resalue les 600.000 personnes du public
pour recommencer depuis le début et joue très
longtemps les yeux fermés, comme renfermé
dans son propre monde, à la limite de la trance.
Mais ce concert est en vrai combat entre Jimi et sa
guitare, et pour une fois, on a l'impression que la
guitare l'a dominée, d'ailleurs, après
avoir remercié le public pour sa patience en
fin de concert il quitte la scène en jetant la
guitare par terre...
Il faut aussi penser que Jimi venait tout juste d'ouvrir
son srudio, l'Electric
Lady et qu'il désire avant tout finir les
enregistrements de son prochain album avant de repartir
en tournée, et c'est un peu la mort dans l'âme
qu'li se force à venir.
Eddie Kramer se souvient :
"Je crois que vers
la fin, il avait mûri. Il était devenu
beaucoup plus sérieux. Et il a essayé
de le faire comprendre à son public, mais ils
n’ont pas suivi. Il se voyait comme un artiste
en plein développement, mais il ne sentait pas
son public grandir avec lui. Et ça explique en
partie sa frustration. Artistiquement, il brûlait
les étapes : il voulait des cordes, il voulait
des cuivres... Et il savait aussi que si il le faisait,
on l’accuserait de se compromettre avec le jazz,
ou la variété. Le fan de base, le pur
et dur, voulait le voir mettre le feu à sa guitare
ou la briser en petits morceaux. Mais lui ne faisait
ça que pour le spectacle, il faisait ces dingueries
pour attirer les regards. Cela détournait l’attention
de son jeu, de sa facilité à atteindre
les plus hautes sphères musicales. Et là,
tu as l’essence même de sa frustration."
On retrouve le titre God Save the Queen sur la compilation
live In The West, All Along the Watchtower et In from
the Storm sur la compil 4CD.

Polydor
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