A
sa naissance, il s'appelle officiellement "Johnny Allen Hendrix",
nom que lui a donné sa mère Lucille Jeter. Il est né
à 10h15 au King County Hospital. Son père, Al Hendrix
est jardinier et plutôt austère, sa mère (enceinte
de Jimi à 17 ans), d'origine cheerokee ne travaille pas et
"aime bien les hommes"... Johnny ne connait pas encore son
père, car celui-ci est enrôlé dans l'armée
dès avril 1942. Lucille se retrouve seule avec un gosse, il
lui faut un homme... elle le trouve dans le personne de John Williams,
alcoolique et violent, et s'installe à Vancouver. Le ménage
connaît rapidement des difficultés. Lucille atteinte
de tuberculose chronique se retrouve à l'hopital, John Williams
en prison et le petit Johnny trimballé de droite à gauche,
chez sa mère, sa grand-mère et surtout Dolores Hall,
une des soeurs de Lucille. Les visites chez sa grand-mère paternel,
Nora, l'auront beaucoup marqué. C'est une véritable
indienne vivant encore dans une résreve Cherokee en Colombie
Britannique, et elle lui raconte souvent de vieilles légendes
indiennes...
Il vit quelques temps en Californie jusqu'à ce que la guerre
soit terminée en 1945 et que son père le ramène
avec lui à Seattle.
1946: Al rebaptise Johnny Allen Hendrix en James Marshall Hendrix,
en souvenir de son frêre décédé dans
les années 20. Il fait ses premières armes à
l'harmonica puis au violon.
1948: naissance de Leon Morris Hendrix. Mais le couple ne s'entend
plus... c'est le divorce en 1950.
La garde de James Marshall (surnommé jimmy) et de son frêre
est confié à Al. Même si ce dernier peut difficilement
subvenir aux besoins que nécessitent la présence de
2 fils (jusqu'à ce qu'il trouve un travail dans l'usine de
Boeing de Seattle en 1955, ses 2 fis habitent chez leur tante Pat
à Vancouver). A 10 ans, Jimi est fan d'Elvis et va même
le voir en concert au Seattle's Sicks
Stadium. Little Richard qui fait un malheur à l'époque
avec le tube "Lucille" a sa mère qui vit à
Seattle. Durant une tournée il se déplace pour aller
la voir. Jimi n'habite pas très loin et la vieille dame connait
sa passion pour la musique. Elle envoie donc Little Richard voir
Jimi à bord de sa grande Cadillac. Jimi et Léon sont
complètement médusés !
Al leur inculque une éducation relativement rigide qui permet
à jimmy d'avoir des résultats satisfaisants à
l'école.
"A l'école, j'écrivais beaucoup
de poésie et, à l'époque, j'étais vraiment
heureux. Mes poèmes portaient essentiellement sur les fleurs,
la nature, et des gens portant des robes. Je voulais être
acteur ou peintre. J'adorais peindre des paysages d'autres planètes.
Des trucs comme "Après-Midi d'Eté sur Vénus".L'idée
du voyage dans l'espace m'excitait plus que tout."
Bien qu'étant gaucher, Al force jimmy à tout faire
de la main droite... il faut dire qu'à l'époque, les
gauchers ne sont pas très populaires... Passioné de
foot, jimmy joue pendant 2 ans au sein des Fighting Irish.
Février 1958: Lucille meurt d'une hémorragie (elle
est tuberculeuse de naissance) mais ses enfants n'assisteront pas
aux obsèques...
"Je me rappelle d'un rêve quand j'étais
tout petit, avec ma mère enlevée sur des chameaux;
il y avait une grande caravane et on pouvait voir l'ombre des feuilles
sur son visage. Vous savez, quand le soleil brille à travers
un arbre avec des reflets verts et jaunes. Et elle disait:"tu
sais, je ne vais plus te voir beaucoup, alors, à bientôt".
Deux ans après, elle mourut. Il y a des rêves qu'on
n'oublie jamais"
Très
tôt, Al s'aperçoit que Jimmy veut jouer de la guitare
en retrouvant de la paille au pieds de son lit : Jimmy utilisait
le balai comme guitare :o) Mais le premier véritable instrument
de jimmy est un ukulele qu'un ami complètement bourré
de son père lui a vendu 5$ en 1955. Le premier signe du Voodoo
Child, c'est de jouer sur une guitare de droitier en inversant les
cordes. Malgré les amis de Al qui passent sans cesse à
la maison, rien ne déconcentre Jimmy de son instrument. Son
premier morceau s'apelle "Peter Gunn" (instrumental de
la série TV du même nom). Mais il ne se mettra vraiment
à en jouer qu'une fois qu'il aura entendu Chuck Berry et
Muddy Waters. Jimmy est bercé dans la musique "rock"
des blancs et les vieux disques de blues et de jazz de son père.
Avant la guerre, Al était un talentueux danseur de jazz semi-professionnel.
Il s'entraine tous les soirs en écoutant la radio et commence
à se débrouiller plutot bien. Al le voit bien et décide
lui acheter sa première guitare électrique, une Supro
Ozark 1560s blanche. A partir de ce moment, Jimmy ne la quitte
plus. En quelque sorte, cette guitare est un peu un substitut à
sa mère...
En
1958, à 17 ans, il tourne avec son premier "vrai"
groupe, "The Rocking Kings",
entre Seattle et Vancouver et en reprenant des vieux standards.
Le groupe finit même à la deuxième place du
concours de "Meilleur groupe de l'Etat" ! Très
rapidement, jimmy s'aperçoit que les études ne l'intéressent
plus et les abandonne définitevement en 1960. Al tente de
leur faire bosser, mais sans succèe, Jimmy ne pense qu'à
la musique. Al décide donc de lui acheter une guitare électrique
digne de son nom, et lui offre une Danelectro. Les Rocking
Kings se séparent et Jimmy intègre un nouveau
groupe "Thomas & The Tomcats" qui tourne jusqu'à
Vancouver. Il tourne dans quelques clubs, dont le "Spanish
Castle" qui a inspiré la chanson "Spanish
Castle Magic". Mais un jour, il se fait voler sa guitare,
son père lui en rachète une, une Danelectro
Silverstone rouge, qu'il baptise Bettie Jean (nom de sa petite
amie de l'époque).
Puis, en mai 1961, il se fait arrêter à bord d'une
voiture volée (et en plus il n'a pas son permis), résultat
: 7 jours de cellule. 2 jours plus tard il est une nouvelle fois
pris à bord d'une voiture volée. Le juge le condamne
à 2 ans de prison, mais un avocat le sauve de justesse en
lui proposant de s'engager immédiatement dans l'armée,
ce qu'il fait. Et jimmy s'inscrit donc chez les paras, dans la 101e
aéroportée! Il obtient son diplôme de parachutiste
en janvier 1962 et devient membre des Screaming Eagles, la division
parachutiste de la 101eme troupe aeroportée. D'ailleurs Jimmy
adore sauter en parachute, la seule chose intéressante pour
lui à l'armée. Il voulait tellement changer qu'il
n'avait même pas pris sa guitare avec lui.
C'était la première foit qu'il mettait les pieds dans
les Etats du Sud, source profonde du blues. Et forcément,
sa guitare lui manque et son père lui envoie... Dans une
lettre à son père:
"Ne t'en fais pas et quand tu me reverrras,
je porterai l'insigne de la fierté sur mon uniforme. Sois
gentil de m'envoyer ma guitare dès que tu peux..."
Il passe pour un marginal, car il dort avec sa guitare ! Comme
à l'armée on n'aime pas beaucoup les marginaux, il
passe le plus clair de son temps libre à Nashville à
trainer dans les clubs. Fin 1961, entre 2 sauts en parachutes, il
fait la rencontre d'un bassiste, Billy
Cox, avec qui il se lie d'amitié et avec qui il monte
un groupe les "King Casuals" qui joue à la fois
dans la caserne et dans les clubs des environs. Et le miracle se
produit, à son 26e saut, jimmy se brise la cheville et se
retrouve réformé ! (certains se demandent si il n'y
pas eu simulation, car sachant que Billy Cox quittait bientôt
l'armée, il voulait faire de même).
"Un matin, je me suis retrouvé
devant les portes de Fort Campbell, à la frontière
du Kentucky et du Tennessee. Mon paquetage sur le dos et 300 ou
400$ en poche...c'est tout ce que j'avais.... Finalement, au lieu
de rentrer à Seattle, je suis allé trainer du côté
de Clarksville..."
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